Certaines personnes me demandent s’il y a un avantage de faire une crémation directe lors d’un décès d’un parent ou d’un proche. Je me questionne toujours, pourquoi un tel empressement ? La peur de vivre son deuil ? La peur de déranger ? La peur que les funérailles coûtent trop cher ? En fait c’est un peu tout ça. Dans le jargon du monde funéraire, on appelle cela du FAST-FOOD FUNÉRAIRE, comme lorsque l’on mange des mets rapides. Est-ce bon pour la santé ? Bien sûr que non !
Lors d’un décès, on oublie souvent la santé de ceux qui restent, les proches du défunt qui eux, ont besoin de vivre leur deuil. Pourquoi alors ne pas prendre le temps de voir une dernière fois le corps de celui ou de celle qui nous quitte ? Pourquoi ne pas permettre pendant quelques heures à ceux qui ont aimé la personne décédée de lui rendre un dernier hommage ?
Plusieurs de nos mandataires regrettent après coup d’avoir fait une crémation directe, puisqu’ils n’ont pu vivre adéquatement leur deuil.
Avant de prendre une décision concernant vos rituels funéraires, je vous conseille de penser à la santé de ceux qui restent, vos parents et vos proches. En effet, nous pouvons maintenant photographier certains moments précieux en souvenir de la personne décédée et rendre ces photos disponibles sur le site Internet d’une entreprise funéraire avec le consentement préalable de la famille. Tous ceux qui ne pourront se rendre sur place lors des cérémonies d’adieux pourront consulter, en souvenir ces photos, ce qui pourrait contribuer à l’acceptation de la perte de l’être cher et faciliter la transition en cette période de souffrance et de vide intérieur.
Une commémoration funéraire sans le bienfait que procure la présence du corps du défunt n’a pas le même impact pour ceux qui désirent vivre pleinement leur deuil lors de la disparition de l’être aimé, que ce soit un conjoint, un enfant ou un proche. Mon expérience acquise depuis plusieurs années dans le domaine funéraire m’amène à conclure que le FAST-FOOD FUNÉRAIRE ou la crémation directe ne permet pas de vivre pleinement et sereinement un deuil en plus, trop souvent, de miner la santé psychologique de ceux qui restent.